Mistral
sur les pentes gréseuses de Mercuer
Au petit matin, le mercure
avait franchi l'isotherme 0°C, avec un bon - 1°C dans le piège à froid
ombragé de la cuvette de Mercuer (voir)
aux portes de la ville d'Aubenas (voir),
territoire des Montlaur et avant eux, des Helviens. Heureusement, point
de gel, simplement un froid vif accentué par un souffle du nord naissant
en ce début de matinée. Jean-Paul, notre guide du jour autochtone
mercuerois et insatiable baroudeur de nos contrées ardéchoises sous
toutes leurs latitudes, calcaires ou granitiques, gréseuses ou
schisteuses, avait tout prévu en commençant par une belle côte caladée
qui eut pour effet de réchauffer instantanément les mollets et
d'éveiller les esprits encore endormis à l'annonce du superbe parcours
concocté. Suivant habilement les courbes de niveau, l'équipe nombreuse
(21 vététistes) rejoignaient rapidement le petit village d'Ailhon (voir),
perché au milieu de vastes bois de pins avec son église du XVIIème
siècle et ses murs qui peuvent aujourd'hui encore raconter les affres de
la représaille des troupes royales qui en 1670 détruisirent le village
et le clocher pour mater la Révolte de Roure à laquelle les villageois
avaient participé. A l'intérieur de l'église, on trouve une section du
tronc monumental d'un ormeau planté devant l'église en 1593 sur ordre du
ministre Sully pour célébrer l'adhésion de Henry IV à la religion
catholique. Le bel arbre, multi centenaire, fut foudroyé en 1989. A
travers les bois d'Ailhon, par une ingénieuse combinaison de drailles, de
pistes et de sentiers, Jean-Paul nous emmenait d'abord plein sud avant de
virer vers l'ouest avec en ligne de mire les contreforts du Tanargue (voir)
auréolés des couleurs chatoyantes de l'automne. Dépassant rapidement les
vallées profondes et les villages de Chazeaux (voir)
et de Lentillères (voir),
l'équipe ne tardait pas à rejoindre la crête de Monferou, à près de 600
m d'altitude par des chemins de grés ludiques et sinueux. Après un
ultime raidillon, les vététistes dévalaient la pente sportive vers les
hauteurs de Mercuer jusqu'à la maison de Jean-Paul au quartier bien
nommé de Soulier pour le traditionnel pot de l'amitié aussi chaleureux
que convivial. |